dimanche 13 février 2011

Comme un petit crocus

Qu’il aurait été dommage de rester et de me persuader que j’avais un quelconque avenir dans cette fichue agence, oui, celle au fond de l’impasse. 
D’écouter les logorrhées interminables d’Architect Director, doté d’un tel ego, que si vous vous penchez un peu par la fenêtre, vous pouvez l’apercevoir, oui là, juste derrière la Tour Montparnasse. Un ego grand comme un monument, qui dépasserait et intriguerait grandement les touristes nichés sur la Butte du Sacré-Cœur !
Qu’il aurait été dommage de prendre part, sans le vouloir de 13h30 à 16h aux Grands doutes de l’architecte face au monde, espérant encore y briller comme un adolescent de 45 ans.

Quitter Malakoff. 
Des mois que j’en rêvais. 
Un an, j’ai fait mon temps.
Croisée la caissière hier matin, sur le chemin du métro, la caissière aigri de l’Inter, seul point de ravitaillement pour la pause déjeuner, et j’ai souri.
Je ne verrais plus cet affreux supermarché.
Je ne verrais plus cette vieille caissière, revêche un jour sur 2, qui me faisait penser « mon Dieu, j’espère que je ne ressemblerais jamais à ça, chandail point mousse couvert de poils de chat ». Croisons-les doigts. C’est décidé, j’achèterais jamais de chat.

Je prends mon métro, contente de reprendre les transports, de faire la queue le 1er de chaque mois quand j’ai encore oublié de recharger mon Navigo à temps, de voir l’enthousiasme sur les visages des travailleurs du matin, de sourire poliment pour m’extirper et descendre à la bonne station, de passer devant l’accordéoniste de Duroc, jouant déjà là il y a 10 ans.

Les nuages noirs semblent se dissiper, les petits bonheurs tout simples du quotidien se multiplier. 

J’en parlerai certainement plus dans quelques mois ou d’une autre façon, mais, aujourd’hui, je me sens comme un petit crocus qui sort son nez au soleil naissant, avec mon oreille toute neuve et mes grandes lunettes et l’espérance de changements et de nouveaux projets.