lundi 11 février 2013

UN ESPRIT DU MONDE

Il y a des moments dans la vie, où on se dit « rien que pour ça, ça vaut le coup. » Non, je vous vois venir d’ici, je ne suis pas dans un moment de spleen, j'ai un grand sourire !
Il y a des temps courts et intenses, presque magiques où l’on se sent enveloppé de beauté, de sagesse, de culture, de richesse intérieure.
Rien que ça !
Comme un moment où tout autour est merveilleux, limpide de compréhension, de logique et d’évidence, où tout n’est que régal.
Ecouter, voir, s’immerger, apprécier de grands esprits qui nous font réfléchir, trébucher, avancer, chercher et progresser.
Un petit bonheur vendredi dernier, sur le trajet allant de l’agence à l’école, juste le temps d’écouter tranquillement dans ma voiture, de tomber pile, chanceuse, sur cet extrait de l’émission Le Grand Entretien, de François Busnel.
Paul Veyne, historien français spécialiste de la Rome antique, (invité notamment pour sa nouvelle traduction de L’Enéide de Virgile) répond aux questions et le passage sur sa conception de la vie, retient mon attention :
« Nous ne savons tellement rien du monde et n’en pouvons rien savoir que les plus grandes surprises soient possibles. Pas de surprises comme les annoncent les religions. Pas de révélations, comme ajoute François Busnel. Je pense qu’il y a un esprit du Monde qui dirige l’Evolution, laquelle ne marche pas de façon Darwinienne, sans quoi, il faudrait deux milliards d’années pour qu’un microbe se complique un peu, mais… nous ne savons pas ce que sont les choses. »
Du miel ! Quel délice que d’entendre ces mots, de se sentir connectée et de s’écrier OUI, OUI et encore OUI !
« Nous ne savons pas ce que sont les choses »
« Il y a un Esprit du Monde qui dirige l’Evolution ».

Ces 2 phrases résonnent en moi, me propulsent et me font rêver à cette vie que l’on a, à cette vie dont on dispose comme d’une possibilité, une galaxie entière de possibilités. Un chemin tout tracé comme un ruban qui se déplie devant nous, s’étire ou contourne et dont nous faisons et défaisons les nœuds sans le savoir, un long ruban qui avancerait presque tout seul sous nos pas, sans réelle maîtrise ? Et dont nous avons nous-mêmes décidé le tracé, conscients de notre nature profonde, de ce pour quoi nous sommes là, lorsque nous étions ailleurs, avant, pleinement conscients de la logique et de l’évidence de ce Monde.
Le ruban est là, puis disparait parfois, (juste à nos yeux ou à nos sens) comme un chemin envahit par les mauvaises herbes, se transformant en infranchissables marches, réapparait plus loin sous la forme d’un pont, d’une montagne à contourner, d’une rencontre à faire, que de détours que nous voyons comme des obstacles mais qui nous font avancer, progresser jusqu’à atteindre ce point que nous nous sommes choisi avant même de nous aventurer sur cette voie.
Cela me rassure d’imaginer tout ça, cela me rassure de me dire que ce que je fais, ce que j’apprends chaque jour, me construit, me forge, me fait évoluer et fait évoluer mon prochain, mon entourage, … Que tel mal ou tel bien, tel tourment, tel pas qu’il soit petit ou de géant et dont la portée m’échappe est nécessaire.
Chaque jour, chaque mois, chaque année passée regorge de questions, de doutes, de superbes éclats de vie.


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