jeudi 16 janvier 2014

FLIPPANT, NON ?


En ce moment, on lit et on ne peut pas trop faire autrement, plein de choses sur les aventures de François, de Valérie et de Julie.
Après Dieudonné et ses spectacles interdits, c’est LE feuilleton de la rentrée.
Il doit être content, Dieudo, ça s’est un peu calmé pour lui côté polémique.

Je le vois bien autour de moi et pour preuve, à l’agence où ça jacasse pas trop, là, pendant notre traditionnelle Galette, où d’ailleurs, j’ai eu la « chance » de tomber sur la fève, le sujet est sorti. La dernière fois qu’on a potinisé, c’était pour l’affaire DSK ! C’est vous dire si le sujet nous passionne !

Les unes des magazines ont donc toute la même tronche et les bouquins qui sortent sur François Hollande tombent à point nommé.
C’est le cas de Jusqu'ici tout va mal, de Cécile Amar, sorti mercredi 15 janvier, où la journaliste après avoir suivi François Hollande 10 ans, revient sur les couacs du début du quinquennat, relatant anecdotes et récits des proches qui mettent en lumière la personnalité du chef de l'Etat et sa manière d'exercer le pouvoir.

Voici ses petits extraits, et franchement, ça fout les j’tons…

« COMMENT JE SORS SANS QU'ON ME VOIE ? »

C'est l'ouverture du livre. A peine entré à l'Elysée, en mai 2012, François Hollande demande à ses collaborateurs : "Comment je sors sans qu'on me voie ?"
Une obsession puisqu'avant son élection, en mars 2012, il avait déjà interrogé un de ses officiers de sécurité : "Je pourrai continuer à faire du scooter ?"
Car le scooter de l'ancien député de Corrèze, c'est bien plus qu'un moyen de locomotion : un objet-fétiche. Celui qui lui permet depuis trente ans "d'échapper à tout le monde".
Le policier douche ses espérances: s'il persiste à l'utiliser, le président aura "une voiture devant lui, une autre derrière et des motos sur les côtés". Ses collaborateurs, raconte encore l'auteure, "ont vendu son précieux deux-roues de peur qu'il ne s'enfuie". Pas sûr que la précaution ait été suffisante ...

LE PRESIDENT QUI COMMUNIQUE SEUL

Autre figure qui court tout au long du livre, celle du décideur solitaire. "Il n'a confiance en personne. C'est son caractère, il n'est bien que seul". Cécile Amar décrit un homme qui consulte beaucoup, mais tranche seul, dans un processus "itératif". Il avance, fait fuiter les idées, sans hésiter à revenir en arrière ou changer d'avis au gré des circonstances.
Quoi de plus caractéristique de cette démarche que son rapport aux médias ? Bousculant allègrement ses communicants, il répond en direct à certains journalistes et "les appelle quand il veut leur parler". "François Hollande, détaille-t-elle, "reçoit la presse, seul, en tête-à-tête dans son bureau. Et quand il demande à relire des citations, c'est à lui et à lui seul qu'il faut envoyer la copie sur son mail perso, lui qui la corrige de son stylo plume, lui qui réécrit avec ses pattes de mouche". Notons au passage que François Hollande ne semble pas adepte du clavier.

« FRANÇOIS N'A PAS D'AFFECT »

"Sans affect" : l'expression revient comme un leitmotiv. "François n'a pas d'affect", confiait ainsi Valérie Trierweiler à Aurélie Filipetti, "un soir de déprime pendant la campagne électorale". En écho, le Ministre des Finances Pierre Moscovici, par ailleurs fils de psychanalyste, définit le chef de l'Etat en "homme qui ne montre jamais son affect".
Cécile Amar revient plusieurs fois sur cette "indifférence" apparente du chef de l'Etat, y compris vis-à-vis de proches. Après avoir quitté la rue de Solférino - il fut dix ans premier secrétaire du PS, de 1997 à 2008- il ne s'est guère occupé, dit-elle, de "recaser des amis politiques laissés au bord du chemin".
Indifférent, sans affect : autant de mots qui sonnent comme des reproches. Comme un gant, Cécile Amar les retourne en compliment, en citant François Mitterrand. A la fin de sa vie, le premier président socialiste de la Ve République, modèle tant admiré de François Hollande, avait déclaré à Jean-Pierre Elkabbach lors d'un long entretien télévisé : "La principale qualité d'un homme d'Etat, je voudrais dire que c'est la sincérité, mais c'est l'indifférence." "A cette aune-là", conclut la journaliste, "François l'indifférent est bien président de la République".

UN OPTIMISTE INVETERE

Tentant de gérer avec habileté l'affaire Léonarda, François Hollande avait proposé à la collégienne, expulsée en octobre 2013 au Kosovo avec sa famille, de revenir, mais "seule". On s'en souvient, l'affaire avait tourné au fiasco, mécontentant tout le monde. A en croire l'ouvrage, il ne s'est pas laissé abattre pour autant.
"A ses amis qui essaient de le réconforter au téléphone, le président prédit : "Ça ira mieux". "Voilà, ajoute Cécile Amar, qui n'étonne pas son vieux pote, Julien Dray, qui définit ainsi François Hollande : "Il a le profil du gagnant du loto, il croit toujours qu'il va gagner la cagnotte".

Jusqu'ici tout va mal, de Cécile Amar (Grasset, 18 €, sortie le 15/01/2014)








Et vive les scooter, quand même ;-) !

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